Eh bien pas la peine de venir lire cet article pour trouver un coupable !
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Burnout : à qui la faute ?
Il n’y a pas de coupable designé (sauf en cas exceptionnels de manquements flagrants dans l’organisation du travail). Personne n’est coupable : ni vous, ni votre employeur.
Les racines de l’épuisement professionnel sont bien plus complexes que ça. Cela explique pourquoi des personnes qui sont dans le même environnement de travail que vous ne font pas de burnout contrairement à vous. Mais cela ne signifie pas pour autant que vous en êtes le coupable ou que vous en êtes la cause.
Zoomons d’un peu plus près pour tirer les ficelles des racines du burnout. Je vous invite tout d’abord à parcourir cet article qui traite du profil de la personne en burnout et de l’équation du burnout.
On observe que les personnes concernées par le burnout ont certaines prédispositions (perfectionniste, guerrier, impliqué et volontaire). Pour autant, cela ne suffit pas pour glisser sur la pente de l’épuisement professionnel.
Pour rappel, l’équation du burnout = prédispositions + facteurs de risques
Il faut voir les prédispositions un peu comme des braises et les facteurs de risques comme du vent qui va venir attiser les braises et allumer le feu.
On peut classer les facteurs de risques en 4 grandes catégories. Ces 4 catégories sont toutes présentes chez les personnes en burnout, seules les proportions diffèrent d’une personne à l’autre. Ces facteurs de risques, ce sont les vents qui vont attiser les braises. Je les représente sous forme d’iceberg car il y a une partie visible et une très grande partie invisible. Pour en savoir plus sur ces 4 catégories de facteurs de risques, l’article est consultable ici.
Les facteurs de risques du burnout
Ces 4 facteurs de risques (contexte organisationnel, valeurs et besoins, psychologie et physiologie et adéquation de nos activités avec nos facultés naturelles) sont des facteurs entremêlés. C’est à dire qu’ils ne sont pas distincts les uns des autres. Ils ont des ramifications tous ensemble, comme des petites racines qui se rejoignent et qui se sont tissées au fil du temps. N’oublions pas que le burnout est le bout du bout d’un processus de sur-adaptation plus ou moins long selon les individus.
Se dire que l’employeur est responsable à 100% d’un burnout est une affirmation erronée (sauf cas particuliers) mais souvent normale en début de burnout. On est dans un corps extrêmement fatigué qui s’est sur-adapté et qui a été soumis trop longtemps à un stress chronique. Tant que l’on est dans cette phase, le cerveau n’est pas en capacité de plonger sous l’iceberg pour aller explorer d’autres profondeurs.
Ce n’est pas forcément grave en soi et le temps permet souvent de passer à une autre phase d’acceptation.
Là où cela peut devenir un problème, c’est quand une personne reste bloquée au stade de la partie visible et n’identifie que son contexte pro comme facteur de risque :
- Soit elle pense qu’en changeant d’environnement professionnel, cela ira mieux : ce n’est généralement pas le cas. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
- Soit elle refuse catégoriquement d’envisager un retour à son poste en pensant que la situation ne pourra pas changer. Effectivement le contexte sera certainement identique mais la donne peut complètement changer si la personne explore le dessous de l’iceberg avant la reprise de son activité.
L’environnement professionnel est incontestablement un facteur de risque du burnout mais ce n’est pas le seul. Il agit en synergie avec les 3 autres. Peut-on agir individuellement sur l’environnement professionnel ? Bien souvent la réponse est non. Par contre, en agissant sur les 3 autres, on comprend et on adopte les clés qui nous permettront d’influer sur notre contexte professionnel.
C’est l’un des paradoxes du burnout !
- L’entreprise, de part son organisation et son management, est un facteur de risque du burnout : sur quoi agit-elle vraiment en profondeur pour améliorer les choses ? Va-t-elle initier un audit pour dresser un panorama de la situation ? Va-t-elle enclencher des actions ciblées pour endiguer les vrais problèmes ?
- Le salarié lui, qui est en burnout, n’a pas forcément le choix que de trouver des solutions pour s’en sortir. Pour autant, la prise en charge actuelle n’est pas adaptée aux vrais besoins.
Alors, face à ce paradoxe, prenons de la hauteur et développons notre résilience. Et plutôt que de se focaliser à chercher l’ennemi, je conseille toujours d’en chercher l’enseignement. Un seul pré-requis : en avoir envie et être prêt à (re)devenir acteur de sa vie.
Dans chaque épreuve, ne cherchez pas l'ennemi, cherchez l'enseignement.
Mikao Usui