Peur de reprendre le travail après un burnout

Vous avez peur de reprendre le travail après un burnout ?

Quand on est en arrêt de travail pour cause de burnout, on connaît tous (ou presque) cette peur : la peur de reprendre le travail après un burnout.

On a l’impression d’être debout en haut d’une falaise. On sent que le sol est craquelé sous nos pieds. On ne peut plus avancer. Devant nos pieds, c’est le vide. On est juste au bord d’un gouffre. On n’en voit pas le fond car il y a un brouillard épais. Ce brouillard est une barrière visuelle. On ne voit pas vraiment la profondeur du gouffre mais, à vue d’oeil, on a l’impression que ça doit être un truc gigantesque. Et ce truc, ça nous empêche de bouger. On sent bien que le sol se craquèle et qu’il faudrait qu’on avance mais pour l’instant c’est l’endroit dans lequel on se sent le plus en sécurité. On sait que ce serait bien de faire un pas mais certainement pas pour plonger dans ce gouffre. On sait que ce serait bien de bouger mais pour aller où ? Trop de brouillard encore. Alors, on va encore rester un peu à l’endroit où l’on est, non ?

Cette peur de reprendre le travail après un burnout, je l’ai connue aussi. 

Le brouillard en face de nous c’est la peur. Ce brouillard ce sont vos peurs.

Dans cet article, je vous partage les enseignements que j’ai tirés de cette période et les stratégies pour dissiper le brouillard. 

Table des matières

Pourquoi a-t-on peur de reprendre le travail après un burnout ?

Cette peur n’est pas juste une nervosité passagère. Elle est profonde. Elle est le résultat de mois, voire d’années de stress accumulé qui ont laissé des cicatrices. C’est un mécanisme de défense naturel qui vous crie de faire attention. En période de burnout, cette peur est renforcée par l’état d’épuisement global : physique, émotionnel et mental. Les réserves d’énergie ne sont pas seulement épuisées, elles sont abîmées et cela nous rend beaucoup plus vulnérable à tout ce qui se passe autour de nous (cf article sur les neurotransmetteurs).

La peur, c’est la peur de reprendre le même travail, c’est celle recommencer les même choses, c’est celle de ne pas se sentir prêt, c’est celle que l’on a quand on va chez le médecin pour qu’il prolonge notre arrêt, c’est celle que l’on ressent quand on est convoqué auprès du médecin conseil de la sécu, c’est celle de se sentir encore tellement épuisé, c’est celle de ne jamais retrouver son énergie d’avant, c’est celle de ne jamais retrouver ses capacités, c’est celle de de retrouver un environnement qui ne nous plaît pas ou plus, c’est celle de rechuter, c’est celle de ne pas voir d’issue, c’est celle de ne pas savoir quelle direction prendre, c’est celle de ne pas savoir faire de choix ou c’est celle d’avoir l’impression que l’on n’a pas de choix, c’est celle de sortir du cocon de protection que l’on s’est construit durant cette période d’arrêt…

C’est quoi la peur ?

J’aime bien utiliser l’image du brouillard pour symboliser les peurs. Tout comme le brouillard se forme à partir d’un mélange de conditions météorologiques, la peur émerge souvent de la convergence de facteurs internes et externes. Le stress chronique qui mène au burnout (cf article sur le stress chronique) combiné aux autres facteurs de risques visibles et invisibles (cf article sur les causes du burnout), crée les conditions favorables de la peur. 

Le brouillard rend difficile la distinction des panneaux, des routes, des chemins. La peur fait la même chose, elle obscurcit notre capacité à voir les options ou les solutions qui s’offrent à nous.

La peur c’est une émotion. La peur est importante car elle joue un rôle fondamental dans notre survie. Elle se manifeste lorsqu’il y a perception de menace ou de danger, qu’elle soit réelle ou imaginée. Comme toute émotion, la peur a pour fonction de signaler quelque chose d’important. Ici c’est un besoin de vigilance ou de protection. La peur se manifeste pour assurer notre survie. C’est un signal d’alarme. Et un signal d’alarme on doit en prendre connaissance, on doit évaluer si la menace est réelle et on doit ajuster nos actions si besoin.

Sauf que lorsque l’on est en burnout, on n’en a pas toujours conscience de cette peur. Or, elle  influence nos actions sans que nous en soyons souvent pleinement conscient.

Quelques signes qui peuvent indiquer que la peur influence vos actions sans que vous en soyez pleinement conscient :

  1. Stagnation et inhibition : Si vous constatez que vous passez des journées entières à ne mener aucune action pour votre rétablissement, si vous ne parvenez pas à posez les briques de votre reconstruction, si vous sentez que réfléchir à votre future vie vous paralyse, alors demandez-vous si ce n’est pas un signe de peur sous-jacente.
  2. Procrastination : Si vous retardez régulièrement des tâches importantes, demandez-vous si ce retard est vraiment dû à un manque de temps ou d’efficacité, ou si c’est plutôt une manière d’éviter une situation que vous craignez.
  3. Irritabilité : Une sensibilité ou une irritabilité accrue, en particulier dans des situations qui normalement ne vous dérangeraient pas, peut être un signe de stress sous-jacent lié à des peurs non adressées.
  4. Troubles du sommeil et ruminations : Les difficultés à s’endormir ou les réveils fréquents peuvent être des indicateurs de stress et d’anxiété. Si vous vous retrouvez souvent à ruminer sur des scénarios de « et si » pendant la nuit, cela pourrait être un signe que des peurs cachées vous perturbent. Ces ruminations sont des pensées persistantes sur des événements passés ou futurs qui peuvent intensifier la peur et l’anxiété.
  5. Changements physiques : La peur peut aussi se manifester physiquement par des maux de tête fréquents, des douleurs musculaires, ou une fatigue persistante. Ces symptômes peuvent être des signes que votre corps réagit à une peur psychologique.
  6. Evitement : Si vous évitez certaines personnes, lieux ou tâches spécifiques, demandez-vous pourquoi. L’évitement est une tactique commune pour ne pas affronter ses peurs.
  7. Difficulté à prendre des décisions : Si vous trouvez que prendre des décisions devient de plus en plus difficile, cela pourrait être dû à la peur des conséquences ou à la peur de faire le mauvais choix.

Alors ? Est-ce que ça vous parle ? Avez-vous vous aussi du brouillard devant vous ? 

Peur de retourner au travail après un burnout

Comment utiliser la peur à bon escient ?

Bien qu’inconfortable, la peur n’est pas forcément un problème. Comme dit un peu plus haut, la peur est avant tout un mécanisme d’alerte. Comme un signal lumineux sur le tableau de bord de votre voiture, la peur attire votre attention sur des problèmes nécessitant votre intervention. Elle vous incite à évaluer votre environnement et à identifier les aspects qui pourraient nécessiter des changements ou des améliorations pour garantir votre bien-être.

La peur peut également stimuler la préparation et la prudence, deux qualités essentielles pour reconstruire sa vie après un burnout sans risque de rechute. En vous poussant à examiner de près les défis à venir, la peur peut vous préparer à les affronter de manière plus efficace. Cela permet de développer des stratégies pour surmonter les obstacles plutôt que de les affronter sans préparation.

La peur, c’est aussi un puissant catalyseur pour votre développement personnel et professionnel. Elle vous oblige à sortir de votre zone de confort, à apprendre à mieux vous connaitre, à acquérir de nouvelles compétences ou à renforcer celles que vous possédez déjà. C’est un processus qui augmente votre confiance en vous et votre capacité à gérer des situations similaires à l’avenir. En reconnaissant et en répondant activement à la peur, vous transformez une expérience potentiellement paralysante en une opportunité de croissance et d’amélioration continue.

Ce qu’il ne fait surtout pas faire si on a peur de reprendre le travail après un burnout

  1. Laissez la peur vous paralyser : Laisser la peur prendre le contrôle peut mener à l’inaction, ce qui peut aggraver le sentiment d’impuissance et de désespoir.
  2. Prendre des décisions radicales précipitées : Agir sous l’impulsion de la peur peut souvent conduire à des décisions que vous pourriez regretter plus tard. Donc, on ne démissionne pas pour échapper à son job et on n’envisage pas de reconversion radicale ! Ce ne sont pas des solutions. C’est juste la peur qui vous dit de fuir. Prenez toujours le temps de peser vos options et d’en parler à des personnes de confiance. Attendez d’être sorti du burnout pour prendre les bonnes décisions. Une bonne décision ne se prend pas sous le coup de la peur, sauf si votre vie en dépend. Relisez mon ebook sur les 5 erreurs à éviter en période de burnout, j’y aborde le sujet.

6 conseils à appliquer si on a peur de reprendre le travail après un burnout

  1. Reconnaissez vos peurs : Plutôt que de l’ignorer ou de la réprimer, prenez le temps de comprendre ce que votre peur essaie de vous dire. Quelques techniques utiles :
        1. Journalisation : Prenez quelques minutes chaque jour pour écrire dans un petit carnet ce que vous ressentez. Notez spécifiquement vos craintes, cela va vous aider à clarifier et à externaliser vos pensées.
        2. Dialoguez : Parlez de vos peurs avec une personne en qui vous avez confiance ou avec un professionnel. Exprimer vos peurs à voix haute peut les rendre moins intimidantes et plus gérables.
  2. Passez à l’action en adoptant la stratégie des petits pas pour améliorer votre santé globale et réduire le stress : Prenez des initiatives concrètes pour préparer votre retour, même par de petites actions. Si vous ne bougez pas, il ne se passera rien et votre situation n’évoluera pas. Et plus vous allez passer du temps dans l’immobilisme, plus la peur va s’intensifier et plus votre confiance en vous va diminuer. Plus vous allez passer du temps en arrêt, plus vous augmentez les risques d’avoir des symptômes dépressifs. Plus vous passez de temps en arrêt, plus vous augmenter votre risque de désinsertion professionnelle. Plus vous passez de temps dans l’inaction, plus vous êtes à la merci des autres. L’action aide à contrer l’inhibition. L’action va vous permettre de reprendre le contrôle de votre situation et de ne pas laisser les autres décider pour vous. Toutes les actions vous permettant de construire les marches de l’escalier pour sortir du burnout sont de bonnes actions, aussi petites soient-elles. Ce qui compte c’est la régularité. Exemples d’actions :
          1. Activité physique quotidienne : au minimum 1 heure de marche/jour
          2. Nutrition adaptée au burnout, revitalisante (on en parlera dans un prochain article)
          3. Des actions pour améliorer le sommeil (idem, cela fera l’objet d’un prochain article)
  3. Établissez une routine : Toutes les actions, tous les petits pas que vous allez faire sont à faire tous les jours. Pas seulement quand on a envie. Car en burnout, on est épuisé et l’envie n’est pas là tous les jours. Une seule règle : l’auto-discipline. C’est la régularité qui compte.
  4. Créez-vous votre propre entourage positif : « Nous sommes la moyenne des 5 personnes que nous côtoyons ». Renforcez votre entourage ! Créez l’entourage dont vous avez besoin (cf article sur l’entourage). C’est comme ça que vous allez trouver ceux qui vont vous tirer vers le haut. Et c’est comme ça que vous comprendrez qu’il vaut mieux prendre un peu de distance avec ceux qui vous tirent vers le bas. Quand on est en burnout, on n’a pas tous la chance d’avoir le bon entourage mais aujourd’hui, tout le monde peut se créer cet entourage positif et bienveillant. Le soutien social est essentiel pour se sentir écouté, compris et accompagné, ce qui est essentiel pour surmonter la peur.
  5. Apprenez et développez-vous : Engagez-vous dans des activités d’apprentissage ou de développement personnel qui peuvent booster votre confiance. Par exemple participez à des ateliers sur la gestion du stress, à des ateliers de développement personnel, lisez des livres pour augmenter votre résilience, écouter des podcasts inspirants… Augmenter vos compétences va vous donner le sentiment d’être mieux préparé à affronter les défis du retour au travail. Augmenter vos compétences va faire fondre vos peurs.
  6. Faites vous accompagner par des professionnels : Si vous souhaitez aller plus vite et si vous souhaitez être « pris par la main » pour être efficace, pour aller droit au but, pour éviter de tâtonner, faites-vous accompagner par un ou des professionnels de confiance. Ils vont vous donner des conseils précieux 

Que retenir de tout ça ?

Si vous avez peur de reprendre le travail après un burnout, c’est qu’il y a un problème. C’est qu’il y a du brouillard. C’est que vous n’avez pas la maitrise de votre chemin. C’est que vous êtes bloqué au pied de la falaise. 

Il peut y avoir de l’appréhension lors de la reprise d’une activité professionnelle mais il ne doit pas y avoir de peur. S’il y a peur, c’est que quelque chose n’a pas été réglé. Et si certaines choses n’ont pas été réglées, cela peut potentiellement annoncer un risque de rechute. 

Surmonter la peur de retourner au travail après un burnout est un voyage qui exige du courage, de la préparation et du soutien. En reconnaissant et en explorant vos peurs, vous prenez des mesures pour rebâtir une base plus solide pour votre bien-être futur. Chaque pas en avant renforce votre confiance et démontre que vous êtes capable de surmonter les défis.

Comme le dit si bien Nelson Mandela, « chaque expérience est une victoire ou une leçon », et c’est en apprenant de ces leçons que vous avancerez vers un retour réussi et épanouissant.

Si vous avez envie de partager votre expérience, de partager vos challenges et défis du moment, vous pouvez laisser un commentaire ci-dessous.

Vous gagnez en force, courage et confiance à chaque expérience dans laquelle vous vous arrêtez vraiment pour regarder la peur en face.

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