Combien de temps pour sortir du burnout ?

Combien de temps pour sortir du burnout ? Combien de temps va durer mon arrêt de travail ? Est-ce qu’au bout d’un certain temps, on va obligatoirement mieux ?

C’est le genre de question qu’on se pose assez souvent quand on est en phase de burnout. Et d’autant plus quand la date de visite auprès de son médecin se rapproche, quand on croise les doigts pour qu’il prolonge notre arrêt de travail parce qu’on est pas prêt mais alors pas prêt du tout à reprendre le chemin du travail. 

Alors, est-ce que le temps est le seul facteur pour sortir du burnout ?

Explorons un peu tout ça.

Table des matières

Il n’y a pas un burnout, il y a des burnout(s)

Eh bien, il n’y a pas de durée type. Parce qu’il n’y a pas un burnout. Il y a des burnout. Puisque chaque personne est différente et chaque personne a une histoire différente et une physiologie différente. 

L’assurance maladie annonce une durée moyenne de 18 mois pour l’arrêt maladie pour burnout. Cela concerne les personnes officiellement déclarées en maladie.

Mais attention, ce chiffre est vrai mais il ne reflète pas la réalité. La réalité serait toute autre si l’on tenait compte :

  • De toutes les personnes qui sont arrêt pour burnout mais qui ne rentrent pas dans ces chiffres car leur médecin déclare l’origine de leur arrêt comme étant une dépression.
  • Des personnes qui sont toujours en burnout, qui ont quitté les compteurs de l’assurance maladie suite à un licenciement, un rupture conventionnelle… (souvent au bout de 12 ou 18 mois d’ailleurs) et qui sont aujourd’hui au chômage. 
  • Des personnes en burnout qui n’ont jamais été connues de l’assurance maladie (c’est le cas de nombreuses personnes qui démissionnent et qui sont soient dans les compteurs de Pôle Emploi, soit nul part)
  • Des entrepreneurs qui sont au bout du processus d’épuisement professionnel et qui ne s’arrêtent pas.

Le temps n’est pas le facteur clé pour sortir du burnout

Bref, si on en revient à cette durée moyenne de l’arrêt de travail, il ne faut pas non plus se dire qu’au bout de 18 mois, tout redevient comme avant, car ça ne fonctionne pas tout à fait comme ça.

Tout comme il n’y a pas de temps standard pour tomber en burnout.

Pour bien comprendre la suite, rappelons que le burnout est l’aboutissement d’un processus d’épuisement, de suradaptation généré par un stress chronique qui se manifeste par un épuisement total de l’organisme.

Tout est déréglé.

Comment entre-t-on dans le burnout ?

On observe 3 phases dans le processus de suradaptation. Elle ont été décrites par Hans Selye en 1956 :

La phase d’alarme :

Le corps est soumis a un stresseur et il y réagit en s’adaptant. Hop, l’hypothalamus envoie l’information via l’hypophyse aux glandes surrénales qui vont libérer les hormones du stress qui à leur tour vont permettre au corps de réagir à ce stimuli : augmentation de la fréquence cardiaque, de la tension artérielle, pause du système digestif…

La phase de résistance :

Si la situation stressante dure, notre organisme qui fonctionne sous un principe d’homéostasie va s’adapter et va dérégler petit à petit différentes fonctions. Difficultés à s’endormir, insomnies, difficultés à digérer, ballonnements, maux d’estomac, difficultés à mémoriser, masse graisseuse autour de la taille, hypertension artérielle, variabilité de la fréquence cardiaque anormale, problème de régulation de la glycémie qui peut générer via une résistance à l’insuline un diabète de type II… 

La phase d’épuisement : 

La régulation des neurotransmetteurs ne fonctionne plus (le cortisol est notamment HS), les glandes surrénales sont épuisées, le sytème nerveux central ne peut plus assurer la régulation du corps, les inflammations sont installées. L’organisme tout entier est épuisé. La mise en état d’alerte prolongée du corps cause des dommages au système cardiovasculaire, au système digestif, aux défenses immunitaires et au système nerveux et peuvent provoquer dépression ou infarctus. On observe également bien souvent un dérèglement hormonal chez de nombreuses femmes entre 45 et 50 ans qui est souvent associé un peu trop vite à la pré-ménopause. Certes il y a certainement des modifications dans l’organisme à l’approche de ce changement de cycle féminin mais il n’en reste pas moins vrai que le stress chronique est un réel facteur de risque dans le déclenchement ou l’aggravation de ces dérèglements. Il n’est pas rare d’observer des prises de poids de 10 à 15 kilos.

Je vous invite à lire ou à relire cet article sur le stress chronique qui mène au burnout.

Combien de temps pour entrer dans le burnout ?

Savez-vous combien de temps ces 3 phases ont duré pour vous ?

Quel temps vous a-t-il fallu pour arriver au stade de l’épuisement total ?

Très peu d’études existent à ce propos. A travers mon expérience ainsi que celles de tout ceux que je côtoie, la durée de ces 3 phases va de 6 mois à plus de 10 ans. 

Tout dépend de votre physiologie, de votre capacité de résistance au stress, des capacités d’adaptation de votre organisme, de votre degré d’exposition au stress chronique, des ressources dont vous avez disposées…

De 6 mois à 10 ans, vous imaginez ! C’est fou de se dire qu’on puisse passer 10 ans à supporter du stress chronique avant de tomber en burnout. 10 ans à ne pas avoir su écouter son corps. 10 ans à ne pas avoir été en capacité de dire stop.

Pour sortir du burnout, il va falloir procéder à l’inverse

Donc, 3 phases pour entrer dans le burnout. Et pour en sortir, on va également passer par 3 phases. C’est quasiment les mêmes que celles qui entraînent au burnout, à l’inverse.

Alors combien de temps pour sortir du burnout ? 

Eh bien ce sera exactement comme pour l’entrée dans le burnout. Le temps pour sortir du burnout dépendra de vous et du temps qu’il vous faudra pour passer d’une phase à l’autre jusque’à la sortie. 

La phase de récupération active

Le burnout débute juste après la phase d’épuisement. L’organisme est HS. C’est donc par le corps qu’il faut commencer la reconstruction. On va notamment mobiliser les piliers nutrition, activité physique et sommeil. Il s’agira de commencer à apprendre à recréer de l’énergie. Cf article sur le burnout et les neurotransmetteurs et article sur les antidépresseurs en période de burnout.

La phase de redynamisation

Dès que l’on commence à comprendre les clés pour recréer de l’énergie et que l’on sent qu’elle revient petit à petit, on attaque la phase de redynamisation. Remobilisation des facultés cognitives (mémorisation, lecture…), exploration des facteurs de risques, mise à jour des mécanismes du burnout, exploration des talents naturels, projection du vision board…

La phase de préparation du retour à la vie active 

Dans cette phase, on va projeter son cap professionnel, celui qui nous convient, celui qui fait sens, celui dans lequel on va mobiliser nos talents naturels… Durant cette phase, on va mettre en lumière ce qui nous anime, ce que l’on veut avoir, ce que l’on veut être ainsi que les différentes étapes du chemin pour y parvenir. 

Vous comprendrez qu’on ne peut pas omettre une phase, notamment la phase de récupération active. C’est celle qui est trop souvent oubliée ! Pour en savoir plus, je vous renvoie à l’article en question en cliquant sur ce lien.

On classe trop souvent à tord le burnout en problème psychologique. Or, c’est bien sur l’axe cerveau/corps qu’il faut agir.

Mes accompagnements par exemple commencent toujours par une phase de micronutrition, c’est la clé. Tant que vous n’avez pas récupéré un minimum d’énergie, pas question de passer à la suite.

On est sorti du burnout non pas quand on redevient la personne que l’on était avant mais quand on a construit notre nouvel équilibre, que l’on a compris comment maintenir cet écosystème en équilibre.

Alors combien de temps pour sortir du burnout ?

Combien de temps dure un burnout ?

La réponse à cette question est : le temps nécessaire pour passer ces 3 phases. 

Et tant que ces 3 phases n’ont pas été correctement suivies, tant que vous n’aurez pas compris ce que votre corps essaie de vous faire comprendre depuis trop longtemps, vous resterez dans la spirale du burnout. 

Ce que l’on sait, c’est que plus l’arrêt de travail est long, plus le risque de désinsertion professionnelle est élevé. En résumé, vous vous éloignez de l’emploi si vous restez en arrêt trop longtemps..

Ce que l’on sait également c’est que plus l’arrêt est long et plus le risque est élevé que votre état se transforme en dépression.

Certaines personnes ne travaillent plus depuis 3, 4 voire 5 ans. C’est long, c’est bien trop long. Et ce n’est ps normal. C’est que quelque chose n’a pas été réglé.

Ce que je peux vous dire c’est qu’il est possible de passer ces 3 étapes de reconstruction en 6 mois. Cela ne veut pas dire qu’au bout de ces 6 mois, l’énergie est revenue comme avant (il faudra compter 18 mais pour retrouver un niveau optimal d’énergie) mais pas besoin d’être à 100% pour envisager la suite et poser les briques de sa reconstruction.

Dernier conseil : profitez de votre arrêt maladie pour cheminer dans ces 3 phases de reconstruction. N’attendez pas d’avoir quitté votre employeur via une rupture conventionnelle ou via un licenciement pour inaptitude. Si vous vous dites que vous aurez le temps d’y penser quand vous serez au chômage, c’est un mauvais calcul : le temps passe très vite et vous allez faire l’impasse sur des opportunités qui auraient pu se présenter à vous.

Donc, n’attendez pas ! 

Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous suggère de télécharger mon ebook sur les 5 erreurs à éviter en période de burnout.

Ce n'est pas l'horloge qui tourne, c'est votre vie qui passe.

Et pour ceux qui préfèrent les vidéos, c'est juste ici :

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